

Bolivie: cinq morts dans les heurts entre police et partisans d'Evo Morales
Les heurts entre forces de l'ordre et partisans de l'ex-président bolivien Evo Morales, qui bloquent depuis onze jours plusieurs routes du pays pour réclamer la démission du président Luis Arce, ont fait cinq morts, dont quatre policiers, a annoncé jeudi le gouvernement.
Les soutiens de l'ancien chef d'Etat rendent le président Arce responsable de la crise économique dans le pays et l'accusent d'avoir écarté leur leader de la présidentielle d'août.
Mercredi, de violents affrontements ont éclaté dans la ville minière de Llallagua, dans la région de Potosi, au sud-ouest de la Bolivie, où la police s'était rendue pour tenter de lever, sans succès, un blocage.
Le gouvernement avait initialement annoncé la mort de trois policiers par arme à feu. Jeudi, le ministre de la Justice, César Siles, a indiqué que le bilan s'élevait désormais à quatre membres des forces de l'ordre tués.
Selon le vice-ministre de l'Intérieur, Jhonny Aguilera, l'un des policiers, un lieutenant, "a été enlevé" puis tué par un engin explosif attaché à son torse.
Dix-neuf personnes, dont des policiers, ont également été blessées lors de ces affrontements, selon les autorités.
Le ministre de l'Intérieur, Roberto Rios, a précisé que le bilan incluait également un manifestant décédé, selon un rapport préliminaire, alors qu'il manipulait un engin explosif non loin de la ville de Cochabamba, dans le centre du pays.
Les partisans de M. Morales, des paysans indigènes principalement, n'ont pas fait part dans l'immédiat d'un bilan de blessés ou de morts dans leurs rangs.
Mardi, à Llallagua, des affrontements entre des habitants excédés par le blocage de la route et des partisans de l'ancien président ont déjà fait quinze blessés parmi les habitants et deux autres parmi les forces de l'ordre, selon le gouvernement.
"L'armée va entrer à Llallagua, car ce que nous voulons c'est garantir un état de calme et de paix", a assuré le vice-ministre Aguilera.
Les blocages routiers se poursuivent dans le pays bien qu'ils tendent à se réduire. Selon l'autorité nationale des routes, il y avait jeudi 19 points de blocage dans le pays, contre 21 mercredi et 29 mardi.
Pour le gouvernement, ces barrages visent à empêcher le scrutin présidentiel du 17 août et forcer une candidature de M. Morales, qui a gouverné à trois reprises entre 2006 et 2019 et que la justice a déclaré inéligible pour avoir dépassé le nombre autorisé de réélections.
V.Wendt--FFMTZ