Frankfurter Tageszeitung - Frappes russes meurtrières sur Kharkiv, l'Ukraine récupère les corps de 1.200 soldats

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Frappes russes meurtrières sur Kharkiv, l'Ukraine récupère les corps de 1.200 soldats
Frappes russes meurtrières sur Kharkiv, l'Ukraine récupère les corps de 1.200 soldats / Photo: SERGEY BOBOK - AFP/Archives

Frappes russes meurtrières sur Kharkiv, l'Ukraine récupère les corps de 1.200 soldats

Des frappes russes ont tué trois personnes et fait plus de soixante blessés dans la nuit de mardi à mercredi à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, alors que Moscou a intensifié ses attaques quotidiennes sur ce pays et que les négociations de paix sont dans l'impasse.

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Parallèlement aux attaques, un nouvel échange de militaires grièvement blessés doit avoir lieu jeudi, a annoncé Moscou. Kiev a de son côté annoncé avoir récupéré 1.212 corps de ses soldats tués sur le front, une des plus importantes opérations du genre depuis l'invasion lancée par Moscou il y a plus de trois ans.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à "ne pas avoir peur" d'"agir" après les nouvelles frappes. Cela doit, selon lui, forcer Moscou à "s'engager dans la véritable diplomatie" pour mettre fin à la guerre.

"Cela dépend principalement des Etats-Unis", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Le président américain Donald Trump a maintes fois exhorté Moscou et Kiev à négocier pour arrêter ce conflit, le pire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais s'est montré très réticent à imposer de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, malgré des appels en ce sens de l'Ukraine et des Européens.

La Russie a tiré un nombre record de drones et missiles sur les zones civiles en Ukraine ces dernières semaines, après avoir avancé des conditions maximalistes pour faire cesser les combats, que Kiev a rejetées.

Une nouvelle attaque de drones russes contre Kharkiv a tué trois personnes et blessé une soixantaine d'autres, dont neuf enfants, selon les autorités.

- "Jamais eu aussi peur" -

Des journalistes de l'AFP sur place ont vu des immeubles endommagés et des voitures calcinées.

"Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie", a glissé à l'AFP une dame âgée au regard perdu, tandis qu'un homme maudissait les Russes en nettoyant des débris.

Une autre habitante, Olena Khoroujeva, a dit s'être précipitée dans le couloir, loin des fenêtres, avec ses deux enfants lorsqu'elle a entendu les drones approcher en pleine nuit.

"Le plus jeune était allongé sur le sol, les mains sur la tête. Je me suis allongée sur lui" pour le protéger, a raconté à l'AFP cette pharmacienne de 41 ans. "Il y a eu un silence, puis nous avons été projetés contre le mur... Il y a eu d'autres explosions, puis nous avons entendu des gens crier +Au secours ! Au secours !+".

Située à une trentaine de kilomètres de la frontière russe, Kharkiv voit se multiplier les attaques nocturnes d'ampleur depuis une semaine, comme l'ensemble du pays.

La ville avait connu dans la nuit de vendredi à samedi son attaque la plus puissante depuis le début de la guerre en 2022, avec une cinquantaine de frappes.

- Impasse -

Kiev, en parallèle, multiplie les attaques de drones sur des sites militaires et stratégiques en Russie.

Trente-deux drones ukrainiens ont été interceptés au-dessus de la Russie dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère russe de la Défense.

L'Ukraine reste en difficulté sur le front. L'armée russe, qui avait annoncé dimanche attaquer une nouvelle région ukrainienne, celle de Dnipropetrovsk, a dit mercredi y avoir envoyé davantage de troupes.

Cette région centrale borde celle de Donetsk, épicentre des combats, mais les soldats russes n'y avaient encore jamais pénétré en plus de trois ans de guerre.

Malgré les attaques, Kiev et Moscou ont tout de même procédé lundi et mardi à un échange d'ampleur de prisonniers de guerre, seul résultat concret des pourparlers directs à Istanbul début juin.

Contrairement à l'habitude, aucun camp n'a communiqué le nombre de soldats rapatriés.

Après avoir promis en vain de régler le conflit "en 24 heures" et renoué le contact avec son homologue russe Vladimir Poutine, Donald Trump s'est mis en retrait du conflit ces dernières semaines.

Il a notamment comparé l'invasion russe de l'Ukraine à "des jeunes enfants qui se battent".

Les Européens ont, eux, menacé la Russie de nouvelles "sanctions massives" si elle refusait une trêve inconditionnelle de 30 jours, mais ils peinent à trouver une réponse sans le soutien de Washington.

De son côté, Kiev poursuit ses efforts diplomatiques pour engranger des soutiens et accueille mercredi dans le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, plusieurs dirigeants d'Europe du Sud-Est.

Le président serbe Aleksandar Vucic doit notamment participer à ce sommet, selon ses services. Il s'agirait de sa première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion en 2022, alors que Belgrade a gardé de bonnes relations avec Moscou malgré le conflit.

Q.Frank--FFMTZ