Frankfurter Tageszeitung - A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière

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A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière
A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière / Photo: JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP

A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière

Répondra-t-il aux questions des juges spécialisés ? Le narcotrafiquant Mohamed Amra est arrivé mercredi au tribunal de Paris pour son premier interrogatoire sur son évasion meurtrière en mai 2024, après avoir été extrait le matin-même de sa prison par hélicoptère.

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Il doit désormais être entendu par les juges de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) chargés des investigations, ouvertes notamment pour meurtres en bande organisée en récidive.

Selon une source proche du dossier, l'interrogatoire évoquera aussi son accès aux droits de la défense et ses conditions de détention, que Mohamed Amra a déjà dénoncées par la voix de l'un de ses avocats.

Un interrogatoire d'importance, selon la procureure de Paris, Laure Beccuau: cette "première audition" sera le temps des "premières déclarations", a-t-elle souligné vendredi dans une interview à RMC/BFMTV.

Sollicités mercredi par l'AFP, les avocats du suspect, Benoit David et Lucas Montagnier, n'ont pas souhaité faire de déclaration en amont de l'audition.

- Hélicoptère -

Au moins quarante autres personnes sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire qui a mobilisé des moyens exceptionnels pour interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite en Thaïlande, en Allemagne et au Maroc.

L'évasion de celui qui est surnommé "La Mouche" s'était déroulée le 14 mai 2024 dans l'Eure lors d'une précédente extraction qui s'est transformée en véritable guet-apens, coûtant la vie à deux agents pénitentiaires et en blessant grièvement trois autres.

Mohamed Amra se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville quand un commando l'a libéré dans une attaque ultraviolente. Il est ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été arrêté le 22 février à Bucarest avant d'être remis à la France.

Mercredi, cette nouvelle extraction a été réalisée sous haute sécurité, avec à la manoeuvre le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d'élite spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses.

Peu après 07h30, Mohamed Amra a été extrait par hélicoptère de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), a indiqué une autre source proche du dossier à l'AFP, comme avaient pu le constater des journalistes de l'AFP sur place.

A bord, il était équipé d'un casque antibruit avec une cagoule sur la tête "pour l'empêcher de mémoriser le trajet", a précisé l'une des sources proches du dossier.

Puis il a été conduit de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay au tribunal de Paris, où il est arrivé vers 09H30 escorté par un convoi de quatre véhicules et deux motards, a constaté une journaliste de l'AFP.

- "Avancer vite" -

La révélation par la presse de cette extraction prochaine avait suscité l'indignation de syndicats pénitentiaires, appelant à une audition en visioconférence ou à un déplacement des magistrats au sein même de la prison où est détenu Mohamed Amra, pour minimiser les risques.

Mais la procureure de Paris, Laure Beccuau, a défendu le choix des juges de le faire venir à Paris.

Mais si les juges ont choisi de le faire venir, c'est "parce qu'ils veulent désormais que le dossier avance vite", avait affirmé Mme Beccuau sur RMC/BFM.

"On va peut-être lui opposer des pièces de procédure, des scellés. (...) Vous n'imaginez évidemment pas trois magistrats instructeurs se déplacer avec l'intégralité des scellés. Et puis il faut aussi des conditions d'audition sur un interrogatoire qui va durer longtemps", avait-elle relevé.

N.Wolf--FFMTZ