Frankfurter Tageszeitung - Voile: la Course des caps, un parcours à "pièges" pour la reprise post-Vendée Globe

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Voile: la Course des caps, un parcours à "pièges" pour la reprise post-Vendée Globe
Voile: la Course des caps, un parcours à "pièges" pour la reprise post-Vendée Globe / Photo: FRANCOIS LO PRESTI - AFP

Voile: la Course des caps, un parcours à "pièges" pour la reprise post-Vendée Globe

"Un plateau très, très relevé", "des pièges tout au long du parcours" et un vent capricieux: la Course des caps, première course Imoca depuis le Vendée Globe, part dimanche de Boulogne-sur-Mer pour un tour des îles britanniques.

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Onze équipages de quatre marins sont au départ de la première édition de cette course, dont plusieurs membres du top 10 du Vendée Globe, parmi lesquels Jérémie Beyou (Charal, 4e), Nicolas Lunven (Holcim-PRB, 6e) et Thomas Ruyant (Vulnerable, 7e). Soit "un plateau très, très relevé", résume ce dernier.

Le vainqueur en janvier de l'Everest des mers Charlie Dalin a dû tirer un trait sur sa saison 2025, remplacé par Sam Goodchild sur Macif Santé Prévoyance.

Ce changement de dernier minute n'empêche pas les concurrents de voir ce bateau comme le favori: "Macif, c'est un bateau qui n'a pas de point faible", assure Franck Cammas, l'un des plus grands palmarès de la voile, équipier de Lunven chez Holcim-PRB.

Les monocoques devront effectuer les 2.000 milles de ce parcours dans le sens horaire, ont-ils appris vendredi de la direction.

Les Imoca n'ont plus effectué de course autour des îles britanniques depuis près de 20 ans et certains marins n'ont jamais navigué dans des eaux aussi septentrionales.

"C'est une course vraiment folle, c'est probablement, dans ma carrière, l'une des fois où j'ai été la plus fatiguée", assure Samantha Davies (Initiatives Coeur), qui a participé en 2007 à la dernière course Imoca dans cette zone.

- Rochers, pluie et trafic -

"On s'attend, sur une course comme celle-là, à avoir des pièges tout au long du parcours", craint Thomas Ruyant. "Il y a des rochers, il y a de la pluie, (...) il y a du trafic", énumère Samantha Davies. Elle fera équipe notamment avec Violette Dorange devenue star des réseaux sociaux à l'occasion du Vendée Globe dont elle était la benjamine.

"Le sujet qui m'inquiète le plus, c'est cette mer du Nord et comment la traverser en bon marin", pointe Sam Goodchild, la mer du Nord étant l'un des corridors maritimes les plus empruntés au monde par les cargos.

Les marins devront également faire avec un vent très faible lors des premiers jours, qui "ouvre les options stratégiques", souligne Sam Goodchild.

Un avis partagé par Franck Cammas, qui prévient: "Il peut y avoir des surprises (...) Dans le petit temps, il faut faire attention (aux mauvais choix), on a du mal à changer son fusil d'épaule".

Pour les marins du Vendée Globe, c'est également le retour aux courses en équipage, après un cycle d'épreuves en solitaire ayant pour apogée le célèbre tour du monde.

"Il va falloir que j'apprenne à partager mon studio", plaisante Fabrice Amedeo (FDJ United-Wewise), dont le bateau est déjà occupé par plusieurs capteurs pour recenser, notamment, les pollutions au CO2 et aux micro-plastiques.

Un projet qui a convaincu Camille Etienne, militante écologiste très suivie par les jeunes générations, de rejoindre son équipage.

Cette Savoyarde qui n'a jamais navigué en Imoca assure que les montagnes où elle a grandi et la mer ont "beaucoup en commun", dont "l'humilité face à un élément hyper-puissant".

"On va avoir froid, on va avoir quasiment jour 24 heures sur 24: quelle chance on a !", sourit à ses côtés Fabrice Amedeo, sincère.

K.Jung--FFMTZ