

Dauphiné: Stewart, dernière escale avant la montagne
Après la victoire de Jake Stewart au sprint lors de la 5e étape du Dauphiné jeudi à Mâcon, les favoris vont s'expliquer pendant trois dernières journées aussi décisives qu'intrigantes dans les Alpes.
La chute sans conséquence de Remco Evenepoel, porteur du maillot jaune, dans le dernier kilomètre – "juste de petites éraflures", a dit le Belge - a été le seul événement notable pour les candidats à la victoire finale.
A Mâcon, tout était réuni pour un dernier baroud d'honneur pour les sprinteurs avant que la pente ne s'élève. Et Jake Stewart n'a pas laissé passer sa chance pour surprendre le favori Jonathan Milan et s'imposer devant le Français Axel Laurance.
"Mes coéquipiers m'ont super bien placé. J'ai lancé avant Milan et j'ai réussi à tenir jusqu'à la ligne", a raconté le Britannique de l'équipe Israel PT qui a perdu son sprinteur maison, Pascal Ackermann, sur chute au cours de l'étape.
"C'est dommage que Pascal soit tombé aujourd'hui. Mais je suis content de pourvoir finir cette journée par cette victoire fantastique", a dit Stewart dont c'est la plus belle victoire.
Porteur du maillot jaune depuis sa victoire écrasante dans le contre-la-montre de la veille, Remco Evenepoel a chuté dans le dernier kilomètre mais a pu repartir sans difficulté et a été classé dans le temps du vainqueur de l'étape.
"Je sortais du rond point, je voulais accélérer et j'ai glissé. Mes mains étaient glissantes avec l'humidité donc peut-être que j'ai glissé de mon guidon ou que j'ai commencé à pédaler trop tôt", a-t-il détaillé. Mais "il n'y a pas de grosses blessures, justes de petites éraflures", a-t-il rassuré.
Le Belge mène toujours la danse au classement général alors que les deux principaux favoris, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, pointent respectivement à 16 et 38 secondes.
Des broutilles vu l'orgie de cols qui attend le peloton dans les Alpes.
- Pogacar ne s'affole pas -
Dès vendredi, cinq ascensions répertoriées sont au menu, dont la montée finale vers Combloux avec l'enchaînement très raide de la côte de Domancy, où Jonas Vingegaard avait assommé Tadej Pogacar et le Tour de France en 2023, et de la côte de la Cry.
Samedi, ce sera pire, avec trois cols hors-catégorie au programme, la Madeleine, la Croix de Fer et la montée finale vers Valmeinier 1800 pour l'étape-reine de cette 77e édition.
Et dimanche, ça grimpera fort encore jusqu'au plateau du Mont-Cenis, terminus de ce Dauphiné 2025.
On y verra plus clair sur l'état de forme des favoris à trois semaines du début du Tour de France (5-27 juillet), à commencer par Pogacar, auteur d'un chrono très moyen mercredi.
Jeudi, le Slovène s'est efforcé à dissiper les inquiétudes et minimiser l'importance de cette semaine.
"J'aurais préféré ne pas perdre autant de temps mais il n'y a aucun stress dans l'optique du Tour. Comme je l'ai déjà dit, on prend le Dauphiné comme une course de préparation et on ne va pas s'affoler si je ne gagne pas ici."
Bluff ou non, Pogacar a clairement cherché à faire passer le message qu'il n'est pas encore au point alors qu'il sort juste d'un stage de préparation.
"J'étais quand même un peu déçu hier et ma première réaction a été de me dire: je vais faire +all in+ ce week-end. En réalité, je ne veux pas me précipiter, a-t-il insisté. Je veux gagner le Dauphiné un jour mais si ce n'est pas pour cette année, ce n'est pas très grave. Le but est d'être au top sur le Tour de France, pas avant."
T.Sauer--FFMTZ