Frankfurter Tageszeitung - Ligue des nations: la France sans défense, punie par la Roja de Yamal

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Ligue des nations: la France sans défense, punie par la Roja de Yamal
Ligue des nations: la France sans défense, punie par la Roja de Yamal / Photo: FRANCK FIFE - AFP

Ligue des nations: la France sans défense, punie par la Roja de Yamal

Comme à l'Euro-2024, l'équipe de France, trahie par les errements d'une défense aux abois, a été sortie par l'Espagne de Lamine Yamal, auteur d'un doublé, en demi-finales de la Ligue des nations au terme d'une partie particulièrement spectaculaire et à rebondissements (5-4), jeudi à Stuttgart.

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A défaut de finale, qui opposera dimanche à Munich les tenants du titre espagnols au Portugal de Cristiano Ronaldo, les Bleus devront se contenter le même jour du match pour la troisième place contre l'Allemagne pour essayer de boucler leur saison sur une note positive et tenter de faire oublier cette défaite frustrante.

Les hommes de Didier Deschamps, privés des trois-quarts de leur arrière-garde habituelle sur blessure (Dayot Upamecano, Wlliam Saliba, Jules Koundé), pouvaient craindre le pire avant de se frotter aux champions d'Europe.

Le scénario tant redouté s'est produit, la Roja ayant parfaitement profité des erreurs flagrantes des défenseurs français, notament de la charnière centrale Ibrahima Konaté-Clément Lenglet, pour prendre le large dès la première période par Nico Williams (22e) et Mikel Merino (25e) avant un doublé de Yamal après la pause (54e sur penalty, 67e) et un autre but signé Pedri (56e).

Kylian Mbappé a tout de même réussi à réduire la marque sur penalty (59e) avant une reprise de volée sensationnelle de Rayan Cherki pour sa première sélection, un but contre son camp de Daniel Vivian (84e) et une tête victorieuse de Randal Kolo Muani dans les arrêts de jeu, arrivée trop tard pour inverser la tendance (90e+3).

Les vice-champions du monde français, qui espéraient s'offrir une revanche après leur revers en demi-finale du dernier Euro (2-1), ont ainsi subi une deuxième défaite en trois rencontres cette année qui les ramène à leurs insuffisances du moment. Il faut d'ailleurs remonter à 1969 pour voir l'équipe de France encaisser cinq buts dans un match international, ce qui situe l'ampleur de la correction subie par la défense tricolore.

- Des Parisiens trop discrets -

Si le quart de finale retour face à la Croatie et la qualification acquise au terme d'une partie emballante (2-0, 5 t.a.b. à 4) avaient fait illusion, les Bleus sont retombés dans leurs travers actuels. Car au-delà des absences parmi les arrières français, une plus grande efficacité des attaquants, qui ont eu une succession d'occasions, aurait pu faire basculer la partie dans l'autre sens.

Didier Deschamps avait pourtant décidé d'aligner quatre joueurs à vocation offensive comme contre les Croates au Stade de France, dont les deux tout frais vainqueurs de la Ligue de champions avec le PSG, Ousmane Dembélé et Désiré Doué. Mais malgré plusieurs situations très chaudes, le quatuor s'est montré particulièrement stérile.

Chaque attaquant français a eu tendance à jouer sa partition tout seul, à l'image d'un Mbappé encore inefficace. Si le capitaine a enfin trouvé le chemin des filets après des mois de disette en bleu, son dernier but dans le cours du jeu en sélection remonte au 5 juin 2024 contre le Luxembourg en amical (3-0). Autant dire une éternité pour un joueur de sa dimension.

Dembélé, l'un des héros parisiens, a lui été très discret même s'il a trouvé le poteau en fin de match (72e). Dans son duel à distance avec Yamal pour le Ballon d'Or, l'attaquant du PSG n'a pas vraiment marqué des points, laissant le beau rôle au prodige de la Roja (17 ans).

Doué a été plus actif, inquiétant à plusieurs reprises Unai Simon, l'excellent gardien espagnol (17e, 32e, 62e), même s'il a également eu tendance à s'enfermer dans des raids solitaires.

Après leur exploit en C1, les Parisiens lancés par Deschamps n'ont donc pas réussi à réveiller une équipe de France dépassée par le talent individuel et collectif des Espagnols. Une leçon à méditer avant les retrouvailles avec l'Allemagne dimanche.

T.Vogel--FFMTZ