Frankfurter Tageszeitung - Tour d'Italie: et Roglic dévissa

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Tour d'Italie: et Roglic dévissa
Tour d'Italie: et Roglic dévissa / Photo: Luca Bettini - AFP

Tour d'Italie: et Roglic dévissa

Grand favori du Giro au départ, Primoz Roglic se retrouve à près de quatre minutes du maillot rose Isaac Del Toro avant la troisième semaine du Tour d'Italie après avoir dévissé lors de la 15e étape remportée en solitaire par l'Espagnol Carlos Verona dimanche à Asiago.

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C'est avec la tête des très mauvais jours que le Slovène a regagné son bus, entouré de ses équipiers, à l'issue d'une nouvelle journée folle sur ce Giro, où la terre entière se sera liguée contre lui.

Lâché à la surprise générale dans la montée pourtant roulante de Dori par un peloton où figuraient encore de nombreux grégarios, le leader de Red Bull a vu les équipes de tous les autres favoris faire alliance pour creuser l'écart.

Sur la ligne, l'addition était salée: une minute trente de perdue sur tout le reste des VIP et un recul de cinq places au classement général.

A la veille de la journée de repos et avant une troisième semaine très montagneuse, Roglic, vainqueur du Giro en 2023, pointe désormais au 10e rang à 3:53 du maillot rose qui est toujours sur les épaules d'Isaac del Toro.

Le Mexicain de 21 ans continue, lui, à vivre "un rêve" dans ce Giro.

"Je suis le nouveau venu, j'ai toujours du mal à y croire. Ces gars sont mes idoles, je suis leur fan, et maintenant je cours contre eux", a souligné "El Torito" qui possède toujours 1:20 d'avance sur le Britannique Simon Yates et 1:26 sur l'Espagnol Juan Ayuso, son leader désigné chez UAE.

Dimanche, le Mexicain a encore été insolent de facilité pour répondre aux nombreuses attaques d'Egan Bernal et Richard Carapaz.

Les deux champions sud-américains, anciens vainqueurs du Giro, ont essayé de secouer le peloton dans tous les sens, d'abord dans l'interminable Monte Grappa pris par le versant de Romano d'Ezzelino (25 km de montée à 5,7%), puis lors de la montée de Dori (16 km à 5,5%).

"On n'avait rien à perdre, tout à gagner", a expliqué Bernal, huitième au général à 3:38.

- Verona pour Ciccone et la famille -

Au final, seul Primoz Roglic a fait les frais de ce travail de harcèlement.

Loin de ces considérations, Verona a connu le grand bonheur en tombant dans les bras de sa femme et de leurs deux filles après avoir décroché, à 32 ans, la deuxième victoire de sa carrière seulement, après une étape sur le Dauphiné en 2022.

"Gagner sous les yeux de ma famille signifie tout pour moi. J'ai rencontré ma femme quand on était tous les deux en équipe nationale chez les juniors", a raconté, très ému, le vétéran espagnol.

A l'issue d'une longue échappée collective puis solitaire pendant 45 kilomètres, il a devancé d'une vingtaine de secondes un premier groupe de six coureurs dont Romain Bardet (4e) et Nicolas Prodhomme (5e).

Verona offre à son équipe Lidl-Trek sa sixième victoire déjà dans ce Giro, au lendemain de l'abandon de leur leader italien Giulio Ciccone.

"Jamais je n'aurais pensé gagner une étape ici, a-t-il dit. J'étais dévoué à mon rôle d'équipier pour +Cicco+ et j'étais content de le faire. Mais tout a changé hier lorsqu'on a perdu +Cicco+. Quand j'avais gagné sur le Dauphiné c'était déjà pareil, on avait aussi perdu notre leader. Aujourd'hui, je gagne aussi pour lui."

"Chapeau à lui, parce qu'il fallait avoir un sacré moral pour partir au pied de l'ascension à 16 km du sommet", a applaudi Romain Bardet qui n'avait lui-même "pas les jambes pour gagner" mais retentera sa chance en troisième semaine.

V.Wendt--FFMTZ