

Israël pilonne Gaza après l'annonce d'une reprise limitée de l'aide humanitaire
D'intenses frappes israéliennes ont tué lundi, selon les secours, 22 personnes dans la bande de Gaza, où Israël a annoncé qu'il autoriserait une reprise limitée de l'aide humanitaire, bloquée depuis plus de deux mois.
Mis sous pression à l'international pour ce blocus qui affame les Gazaouis, ce dont même le président américain Donald Trump s'est inquiété, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a fait état de sa levée partielle dimanche, quelques heures après l'annonce par l'armée du lancement d'"opérations terrestres de grande envergure" dans le territoire palestinien.
Parallèlement à cette intensification de sa campagne militaire, Israël mène des pourparlers indirects pour un cessez-le-feu avec le Hamas, dont l'attaque dans le sud israélien, le 7 octobre 2023, a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.
La Défense civile locale a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens, signalant des "frappes aériennes violentes à Khan Younès, notamment autour de l'hôpital Nasser", dans le sud du territoire.
Dans le nord de la bande de Gaza, au moins deux personnes sont mortes dans une frappe de drone sur une tente abritant des personnes déplacées, selon cet organisme de premiers secours.
"Un certain nombre de martyrs ont été tués par les forces d'occupation dans la cour de l'hôpital indonésien", encerclé par les troupes israéliennes depuis plusieurs jours à Beit Lahia, "et personne n'a pu les récupérer", a également mentionné son porte-parole, Mahmoud Bassal, à l'AFP.
Israël accuse le Hamas de se servir de bâtiments civils, comme les hôpitaux, à des fins militaires, ce que le mouvement islamiste palestinien nie.
- "Quantité de base de nourriture" -
M. Netanyahu a annoncé dimanche soir qu'Israël allait autoriser l'entrée d'une "quantité de base de nourriture destinée à la population, afin d'éviter le développement de la famine dans la bande de Gaza".
Les autorités israéliennes doivent détailler dans la journée les modalités de cette reprise de l'aide, réclamée avec insistance à l'international depuis des jours.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a accusé lundi le Premier ministre de commettre "une sérieuse erreur", en donnant ainsi "de l'oxygène" au Hamas.
M. Netanyahu s'est aussi dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et de son "désarmement".
Jusque-là, le Hamas a rejeté de telles exigences, se disant prêt à libérer tous les otages enlevés le 7-Octobre dans le cadre d'un accord global mettant fin à la guerre et prévoyant un retrait total israélien de Gaza.
Une source du Hamas au fait des négociations a réaffirmé dimanche que le mouvement était disposé "à libérer tous les otages israéliens en une seule fois, à condition qu'un accord de cessez-le-feu global et permanent soit conclu", ajoutant qu'Israël de son côté souhaite récupérer les otages "en une ou deux vagues en échange d'une trêve temporaire".
Le chef de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a déclaré lui que l'armée allait "offrir une marge de manœuvre à l'échelon politique pour faire avancer tout accord sur les otages".
- "Arrêter le massacre" -
Israël, qui a repris le 18 mars ses opérations militaires à Gaza, rompant une trêve de deux mois, a dit ce week-end élargir et intensifier son offensive à Gaza, après l'annonce par le gouvernement début mai d'un plan pour "la conquête" de Gaza prévoyant le déplacement de la plupart de ses 2,4 millions d'habitants vers l'extrême sud du territoire.
Mais la pression s'accentue à l'international sur Israël pour faire taire les armes: il faut "arrêter le massacre à Gaza", a dit ce week-end le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, "Ca suffit", a fait écho le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.
"Nous sommes favorables à la fin du conflit, à un cessez-le-feu. Nous ne voulons pas que les gens souffrent comme ils l'ont fait, et nous blâmons le Hamas pour cela, mais il n'en reste pas moins qu'ils souffrent", a aussi affirmé Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, après s'être entretenu samedi, pour la deuxième fois en trois jours, avec M. Netanyahu.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
R.Braun--FFMTZ