Frankfurter Tageszeitung - Les Etats-Unis ont connu une forte croissance pendant l'été, Trump jubile

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Les Etats-Unis ont connu une forte croissance pendant l'été, Trump jubile
Les Etats-Unis ont connu une forte croissance pendant l'été, Trump jubile / Photo: CHARLY TRIBALLEAU - AFP

Les Etats-Unis ont connu une forte croissance pendant l'été, Trump jubile

Les Etats-Unis ont connu une croissance 4,3% en rythme annualisé au troisième trimestre, une accélération surprise qui montre, pour le président Trump, que sa politique porte ses fruits.

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Un tel rythme de progression de la première économie mondiale n'avait pas été rapporté depuis deux ans.

Les analystes s'attendaient au contraire à un ralentissement de l'activité, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) autour de 3,2%, contre 3,8% le trimestre précédent, selon le consensus publié par Trading Economics.

Le service statistique du ministère américain du Commerce (BEA) met en avant le rythme annualisé, qui projette sur l'ensemble de l'année l'évolution observée pendant le trimestre.

Par rapport au deuxième trimestre, cela représente une hausse de 1,1%, tirée en particulier par une "accélération de la consommation".

Les dépenses publiques (principalement grâce aux achats de l'armée) et les exportations ont aussi augmenté. Les investissements ont légèrement reculé.

Ces données - une estimation préliminaire - sont publiées avec près de deux mois de retard en raison du "shutdown" (du 1er octobre au 12 novembre) qui a suspendu le travail des agences statistiques.

"L'âge d'or économique de Trump est lancé à TOUTE vapeur", a réagi le président américain Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, en parlant de lui à la troisième personne.

Les économistes "se sont trompés mais +TRUMP+ et quelques autres génies avaient raison", s'est encore félicité le chef d'Etat.

Dans un autre message, il a attribué ces "chiffres économiques GENIAUX" aux droits de douane mis en place depuis son retour au pouvoir, qui ont provoqué un vaste chamboule-tout du commerce international et causé des casse-tête aux industriels.

Donald Trump a aussi répété son mantra selon lequel il n'y a "PAS D'INFLATION".

L'inflation (indice PCE) a réaccéléré entre juillet et septembre, d'après les données publiées mardi par le BEA. Et les revenus réels (une fois l'inflation prise en compte) n'ont pas progressé.

Comment expliquer dès lors la forte consommation? Par l'augmentation de la richesse d'une partie de la population, répond Michael Pearce, d'Oxford Economics.

Les classes les plus élevées concentrent une grande part de la consommation et profitent de l'envolée de leur patrimoine - les biens immobiliers continuent de prendre de la valeur et les portefeuilles d'actions sont très rémunérateurs cette année.

- Moral plombé -

Pour Oliver Allen, de Pantheon Macroeconomics, le PIB devrait être moins reluisant au dernier trimestre, la consommation lui paraissant beaucoup plus timide sur la période.

"La faiblesse du marché du travail, la stagnation des revenus réels et l'assèchement de l'épargne accumulée au moment de la pandémie de Covid-19 semblent finalement rattraper les ménages", écrit-il.

Dans un communiqué mardi, l'association professionnelle Conference Board a rapporté que le moral des consommateurs continuait de s'enfoncer, et que ceux-ci restaient préoccupés "par les prix et l'inflation".

Cette année, l'économie américaine a déjoué de nombreux pronostics et le PIB a évolué en dents de scie.

Une contraction surprise (-0,6%) avait été mesurée au premier trimestre en raison d'une ruée sur les importations pour prendre de vitesse les droits de douane que le président Donald Trump était en train de mettre en place.

Le deuxième trimestre avait surpris dans l'autre sens. Un reflux des importations et une consommation soutenue avaient donné un coup de fouet à l'économie.

Au-delà de ces à-coups trimestriels, les responsables de la Fed s'attendaient récemment à ce que les Etats-Unis terminent 2025 avec une croissance de 1,7% par rapport à la même période en 2024.

Le PIB était en progression de 2,8% sur un an fin 2024, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

C.Schneider--FFMTZ