

Jane Fonda relance un mouvement pour la liberté d'expression datant de la Guerre froide
L'actrice américaine Jane Fonda et des centaines de célébrités hollywoodiennes ont relancé un mouvement de protestation pour la liberté d'expression qui datait de la Guerre froide, estimant que l'administration Trump mène une campagne coordonnée pour réduire au silence les critiques.
Les actrices Natalie Portman et Anne Hathaway, l'acteur Sean Penn et le réalisateur Spike Lee figurent notamment parmi les plus de 550 signataires d'un appel à reformer le "Comité pour le Premier Amendement" lancé par Jane Fonda.
Le Premier Amendement de la Constitution américaine protège la liberté d'expression.
"Ce Comité avait initialement été créé pendant l'ère McCarthy, une période sombre durant laquelle le gouvernement fédéral avait réprimé et persécuté les citoyens américains pour leurs convictions politiques", explique un communiqué publié mercredi.
"Ces forces sont de retour. Et c'est à notre tour de nous unir pour défendre nos droits constitutionnels", ajoute ce texte.
Le père de l'actrice et militante, l'acteur Henry Fonda, était un membre précurseur du premier "Comité pour le Premier Amendement", créé en 1947.
A la fin des années 1940, au tout début de la Guerre froide, des mesures draconiennes avaient été prises aux Etats-Unis ciblant quiconque se livrait à des "activités anti-américaines", notamment à Hollywood.
Elles avaient ensuite culminé avec la "chasse aux sorcières" lancée par le sénateur républicain du Wisconsin Joseph McCarthy à l'encontre des communistes et de leurs supposés sympathisants.
Le comité originel, qui comprenait aussi notamment Judy Garland, Humphrey Bogart et Frank Sinatra, avait dénoncé la répression et le harcèlement auxquels se livrait le gouvernement.
La reformation du comité "n'est pas un tir de sommation. C'est le début d'une lutte soutenue," fait valoir le site dédié au mouvement.
Cette annonce intervient quelques jours après la brève suspension par la chaîne ABC, propriété de Disney, de l'animateur Jimmy Kimmel, sous la pression du gouvernement de Donald Trump.
L'humoriste, dont l'émission avait été suspendue après ses remarques concernant l'assassinat de l'influenceur pro-Trump Charlie Kirk, a fait son retour à la télévision la semaine passée.
"Un gouvernement qui menace de faire taire un comédien que le président n'aime pas est anti-Américain", a-t-il déclaré à cette occasion lors de son talk-show.
Le comité reconstitué promet de "rester ensemble, férocement uni, pour défendre la liberté d'expression" et met en garde les compagnies hollywoodiennes contre la tentation de céder à la pression du gouvernement à l'avenir.
"A ceux qui profitent de notre travail tout en menaçant le gagne-pain des travailleurs ordinaires, en se soumettant à la censure gouvernementale et en fléchissant face à l'intimidation brute : on vous voit et l'histoire ne vous oubliera pas", prévient-il.
"Ce ne sera pas la dernière fois que vous entendrez parler de nous."
T.Sauer--FFMTZ