Frankfurter Tageszeitung - Dans un contexte explosif, le gouvernement américain va interroger la complice d'Epstein

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Dans un contexte explosif, le gouvernement américain va interroger la complice d'Epstein
Dans un contexte explosif, le gouvernement américain va interroger la complice d'Epstein / Photo: Alex WROBLEWSKI - AFP

Dans un contexte explosif, le gouvernement américain va interroger la complice d'Epstein

Empêtré dans l'affaire Epstein, le gouvernement américain a envoyé jeudi un haut responsable interroger l'ex-compagne et complice du délinquant sexuel Jeffrey Epstein dans la prison où elle est incarcérée, en Floride.

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Donald Trump, qui a toujours promis de lever le voile sur le riche financier et son réseau présumé d'exploitation sexuelle, est assailli de critiques, y compris dans son propre camp, pour son refus de dévoiler de nouveaux documents sur l'affaire.

Le numéro deux du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump, Todd Blanche, est arrivé dans ce contexte tendu dans la capitale de la Floride, Tallahassee, pour rencontrer Ghislaine Maxwell, ont fait savoir les médias américains.

Interrogé par l'AFP, le ministère de la Justice n'a pas confirmé l'entrevue.

L'ex-compagne et collaboratrice de Jeffrey Epstein a été condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour trafic sexuel, accusée d'avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures pour qu'Epstein les exploite sexuellement.

Son avocat a assuré qu'elle "témoignera toujours sincèrement".

Mais beaucoup en doutent. L'ancienne procureure Joyce Vance a estimé sur X que tout "+nouveau+ témoignage de (Ghislaine) Maxwell" serait "en soi très peu fiable s'il n'était pas étayé par des preuves".

L'affaire Epstein a pris une tournure politique explosive début juillet.

Le gouvernement américain a assuré qu'il n'existait aucune preuve de l'existence d'une liste secrète de clients de Jeffrey Epstein, financier très influent, inculpé pour trafic sexuel de mineures en 2019. Il a été retrouvé mort dans sa cellule quelques semaines plus tard, avant son procès.

- Lettre salace -

Cette annonce a déclenché une vague de colère chez certains soutiens de Donald Trump.

Ces derniers demandent depuis des années la publication de documents supposément cachés par le gouvernement, qui contiendraient des révélations sur des personnalités de premier plan impliquées dans l'affaire.

"Si Ghislaine Maxwell a des informations sur toute personne qui a commis des crimes ou des délits sur des victimes, le FBI et le ministère de la Justice écoutera ce qu'elle a à dire", a déclaré mardi Todd Blanche.

Le président américain a été durant des années proche du riche financier, évoluant dans les mêmes cercles que lui.

Le Wall Street Journal a rapporté une lettre salace attribuée à Donald Trump à destination de Jeffrey Esptein pour les 50 ans de ce dernier, en 2003.

Selon le quotidien américain, elle comporte un texte entouré d'un croquis de femme nue, et sa signature évoque une toison pubienne. "Joyeux anniversaire - et que chaque jour soit un autre merveilleux secret", est-il notamment écrit selon le journal.

Le président américain a par ailleurs été informé par sa ministre de la Justice, Pam Bondi, que son nom apparaissait dans les documents judiciaires de l'affaire, selon plusieurs médias américains.

Interrogé à ce sujet, le président avait assuré la semaine dernière "non, non, elle nous a juste fait un rapide point sur la situation".

- Vacances anticipées -

Le gouvernement s'emploie à étouffer le feu.

Il tente de détourner l'attention en ciblant l'ancien président Barack Obama, accusé par la Maison Blanche d'avoir orchestré les accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016, remportée par Donald Trump.

Une attaque contre l'ancien président démocrate (2009-2017) qui montre à quel point l'affaire Epstein - à l'origine d'un flot de théories du complot - embarrasse l'exécutif et divise la droite américaine.

La Chambre des représentants a été paralysée cette semaine par la tentative d'un élu républicain, appuyé par les démocrates, de forcer un vote sur une résolution appelant à la publication des documents judiciaires sur le financier déchu.

Mais le chef républicain de la chambre basse, Mike Johnson, a fait en sorte de bloquer ce vote, affirmant qu'une publication de ces documents mettrait en danger les victimes des crimes imputés à Jeffrey Epstein.

Face à cette paralysie, les responsables républicains ont décidé d'envoyer dès mercredi les élus en vacances pour tout le mois d'août, un jour plus tôt que prévu.

U.Hartmann--FFMTZ