

Incendie dans l'Aisne: les deux pompiers ensevelis sous des décombres sont morts
Les corps de deux jeunes pompiers volontaires ont été retrouvés sans vie mardi dans les décombres d'un immeuble de Laon (Aisne), au lendemain de leur disparition alors qu'ils intervenaient sur l'incendie d'un vieil immeuble du centre historique.
"En dépit d'une mobilisation importante et de l'activation de moyens spécialisés dans le sauvetage/déblayage, les deux soldats du feu axonais ont été découverts dans les décombres sans vie", a écrit la préfecture de l'Aisne dans un communiqué à la mi-journée.
Ces deux jeunes pompiers volontaires, âgés de 22 et 23 ans, "exerçaient au sein du corps des sapeurs-pompiers aux grades de caporal", selon la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu sur place dans l'après-midi.
La préfecture avait précisé tôt mardi matin qu'il n'y avait pas d'autre victime, tous les occupants de l'immeuble et des bâtiments voisins ayant pu être évacués.
L'incendie s'est déclaré dans un appartement d'un immeuble de deux étages avec combles au cœur de la cité médiévale de Laon, sur lequel les sapeurs-pompiers du Sdis (service d'incendie et de secours) de l'Aisne se sont engagés à partir de lundi 20H45.
"Il y avait énormément de fumée, il y a des flammes qui partaient sur l'autre bâtiment", explique à l'AFP Christopher Tonnellier, 33 ans, qui travaille dans un restaurant proche de l'immeuble.
"Il y a une vieille personne handicapée qui habite dans ce bâtiment donc j'ai tapé, il ne répondait pas (...) Il était en train de dormir, tout était noir", continue-t-il, expliquant avoir "cassé" la porte de cet habitant pour entrer chez lui et le faire évacuer.
- Un bâti ancien et très dense -
Plus d'une heure après le début de l'intervention des pompiers, "un effondrement structurel est survenu, impactant l'ensemble du bâtiment". C'est à ce moment-là que les deux pompiers ont été piégés, selon la préfecture.
Selon une source policière, ils se trouvaient au rez-de-chaussée au moment de l'effondrement.
Le feu s'est propagé dans la nuit, touchant cinq bâtiments au total, avec des effondrements sur "différents niveaux", a précisé à l'AFP une porte-parole de la préfecture. L'intervention s'est étendue "sur une très grosse surface", a-t-elle insisté.
L'intervention a duré toute la nuit. Mardi matin à 07H00, 168 sapeurs-pompiers étaient encore mobilisés sur le site, avec le renfort de nombreux services d'incendie et de secours de cinq autres départements et de moyens techniques spéciaux, dont un robot-pompier Colossus, spécialisé pour les interventions "en zone à risque élevé", avait détaillé la préfecture.
De la fumée continuait de se dégager de la zone du sinistre mardi midi, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.
"On est sur un bâti extrêmement dense", avec parfois des immeubles imbriqués les uns dans les autres, et des carrières dans le sous-sol, a souligné le maire de Laon Eric Delhaye, interrogé par l'AFP.
"Tout le quartier est bouclé, je ne peux pas accéder à la pharmacie", a témoigné dans la matinée auprès de l'AFP Alexis Musikas, un pharmacien dont l'officine est séparée par deux magasins de l'immeuble sinistré.
Le pharmacien pointe "un risque d'effondrement qui plombe la ville depuis des générations".
Dans le centre historique de Laon, "on est sur plusieurs étages de caves avec un passé de plusieurs générations d'immeubles plus ou moins entretenus", "des bâtiments qui sont mal entretenus ou pas entretenus, d'autres qui sont très bien refaits", souligne M. Musikas.
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B.Scholz--FFMTZ